Prise de parole de Marseille antiCRA
Gérald Darmanin, ministre violeur, porte cette année un projet de loi à son nom, loi Darmanin-Immigration, un projet de loi raciste et classiste, à son image et à l’image du gouvernement.
La loi Darmanin (qui sera examinée à la fin du mois) c’est
- de probables restrictions du regroupement familial
- l’accent mis sur les métiers en tension, qui consiste à faire dépendre l’accès au titre de séjour à l’exploitation par le travail des travailleureuses précaires, dans des métiers difficiles
- plus de places en CRA – centre de rétention administrative (extension-construction) et plus d’OQTF – Obligation de quitter le territoire français effectives (c’est-à-dire, plus d’expulsions)
Pour les femmes et les minorités de genre sans papiers, plus invisibles, l’horizon de cette loi c’est plus de précarité, de violences, et d’exploitation. C’est plus de contrôles policiers arbitraires et au faciès, plus d’arrestations, plus de mépris et d’agressions en centre de rétention, plus de difficultés administratives. C’est aussi, nécessairement, plus d’enfermement d’enfants dans les prisons pour sans papiers, malgré les nombreuses condamnations de l’Etat à ce sujet.
Rappelons que l’enfermement des meufs et des personnes trans et queer en CRA est fondamentalement lié à des violences patriarcales et à un continuum de violences de genre et racistes. Les travailleuses du sexe et globalement les travailleuses les plus précaires sont majoritairement exposées.
Nous savons aussi que dans les lieux d’enfermement, les menaces de viol sont fréquentes. Et les viols eux-mêmes ne sont pas rares, comme en témoignent plusieurs prisonnières. Le collectif Marseille anti-CRA essaie d’établir des liens avec des prisonniers et des prisonnières. Cela n’est pas simple : à Marseille, il n’y a pas de bâtiment femmes/familles, et les personnes sont le plus souvent enfermées au CRA de Nîmes. Récemment, nous avons appris que le bâtiment dédié aux femmes/familles à Nîmes était déplacé à Toulouse : plus d’éloignement, c’est plus d’isolement pour les femmes, en CRA comme dans tous les autres lieux d’enfermement.
Visibilisons ces situations, parlons-en et combattons-les ! Avec les collectifs de sans papiers, nous demandons :
- la régularisation de toustes les sans papiers
- l’abolition des centres de rétention, des prisons et de l’enfermement
- l’ouverture des frontières
Pour un féminisme anticarcéral, à bas les CRA, et toutes les prisons !